ADDESI a beaucoup de proposition pour améliorer la condition étudiante. Mais une seule vraiment compte qui regrouperait l'ensemble des propositions : la création d'un syndicat étudiant en soins infirmiers. Seul un syndicat reconnu par le gouvernement aurait les ressources humaines, financières et matérielles pour assurer la défense des droits étudiants face à une administration toute puissante. ADDESI noue des contacts avec l'UNEF pour oeuvrer dans ce sens.

En attendant ce jour, ADDESI propose aux autorités d'effectuer en priorité les 2 actions suivantes :

  • effectuer un recensement national des sanctions disciplinaires prises en l'encontre des étudiants et réaliser une étude comparative avec les autres formations universitaires ;
  • effectuer un recensement des abandons et échecs des étudiants et les classer selon les critères suivants : sexe, âge et origine sociale et raciale. ADDESI demande de lever le tabou des statistiques ethniques pour démontrer les actes de racisme dans la formation.

Ces 2 actions permettront de récolter les données statistiques assurant la preuve à l'échelle nationale de ce qu'ADDESI avance.

Par la suite, ADDESI propose des mesures simples et facilement applicables qui permettront aux étudiants de souffler en attendant des mesures plus conséquentes pour protéger leurs droits :

  • laisser aux étudiants le choix de leurs stages ;
  • autoriser la présence des délégués de promotion aux Commissions d'Attribution des Crédits ;
  • obliger les formateurs de fournir un justificatif d'invalidation de stage ;
  • implication de l'ARS dans la lutte contre le harcèlement moral et la discrimination sur les lieux de stage. Cette implication peut se faire de diverses manières, notamment en terme de communication à travers tous les IFSI de la région : brochure, écoute des étudiants.
  • supprimer la possibilité qu'ont les conseils pédagogiques de donner des avis sur des sanctions disciplinaires.  Normalement les sanctions disciplinaires sont émises lors d'un conseil de discipline suite à une faute grave et avérée de l'étudiant. Dans les IFSI, on ne fait pas de distinction entre conseil pédagogique et sanction disciplinaire.
  • valoriser le travail des soignants encadrant des étudiants en stage. Cette valorisation pourrait prendre plusieurs formes : une prime salariale, des heures de récupération. Et surtout, que l'encadrement en stage se fasse sur la base du volontariat.
  • lever l'impunité des formateurs, soignants, cadres de santé, directrice d'IFSI ayant été reconnus coupable devant un tribunal de maltraitance, d'abus de pouvoir ou de harcélement. Que l'ARS prenne des sanctions disciplinaires à la hauteur du préjudice subi par l'étudiant. Une des premières sanction serait de démettre immédiatement la personne de ses fonctions.

Sur du moyen terme, ADDESI souhaite que les étudiants en soins infirmiers soient formés par des universitaires déconnectés du monde administratif. En effet, l'une des raisons des abus de pouvoir est la confusion des rôles des cadres formateurs. Ceux-ci ne sont pas des pédagogues mais des supérieurs hiérarchiques.

Sur du plus long terme, ADDESI propose tout simplement de faire réformer le système de santé. L'origine des abus de pouvoir sur les étudiants en soins infirmiers provient du statut des paramédicaux dans le monde de la santé et des rapports hyper-hiérarchisés qui existent entre les différents acteurs de soins. Le corps médical et le corps administratif sont tout puissants. Le corps paramédical a au mieux un rôle consultatif. Mettre ces 3 corps médical, administratif et paramédical sur un pied d'égalité dans l'ensemble des décisions qui concernent la santé est un priorité pour ADDESI.