Entre avril 2015 et avril 2018, la cellule de soutien a reçu 306 messages de demande d'aide. Il est important de mentionner qu'ADDESI ne bénéficie d'aucune publicité. Les étudiants qui ont pris contact avec nous nous ont trouvé en insérant des mots-clés dans un moteur de recherche. Ces mots clés sont à titre d'exemples : « droits étudiants », « harcélement stage », « recours », « rapport circonstancié ». Quelques étudiants nous ont contacté par bouche à oreille mais cela reste une minorité.

Sur les 306 messages, 205 ont abouti à un entretien téléphonique. Ces entretiens téléphoniques ont eu une durée de minimum 1h30.

Les 205 appels d'étudiants ont tous été reconnus par les bénévoles de la cellule de soutien comme des situations de maltraitances. Les critères retenues pour en être certain sont les suivants :

  • une détresse et une souffrance intense exprimées par l'étudiant,

  • un sentiment d'injustice et une colère flagrante,

  • une totale incompréhension de sa situation,

  • une confiance en soi diminuée,

  • un état de santé dégradé avec des manifestations somatiques typiques d'un état de stress aigu (perte de poids, trouble du sommeil, hypertension, gastralgie, etc),

  • des violations évidentes de ses droits comme le refus d'organiser un séance de rattrapage,

  • des incohérences énormes dans le parcours de l'étudiant (par exemple : une évaluation de stage contredisant 3 autres évaluations de stage décrivant l'étudiant comme professionnel),

  • des justifications absurdes de la part de l'administration qui se contredit en permanence,

  • une ressemblance avec d'autres situations connues du bénévole.

Les bénévoles de la cellule de soutien sont ou ont été des étudiants en soins infirmiers qui ont souffert de maltraitance. Leur propre vécu joue un rôle important dans l'accompagnement de l'étudiant et la compréhension de la situation.

Nous avons demandé à chaque étudiant son consentement pour enregistrer les informations qui nous intéressent sur sa situation comme, par exemple, l'adresse de son IFSI. Nous avons pu ainsi établir une liste de plaintes pour chaque institut de formation. Les objectifs de cette liste étaient :

  1. de pouvoir mettre en contact des étudiants d'un même IFSI qui subissaient des violences afin qu'ils puissent se soutenir entre eux.
  2. de repérer les IFSI les plus violents.

Lorsque nous recevions plus de 3 plaintes d'un même IFSI, nous signalions de manières systématique les violences au Procureur de la République de la région. Entre avril 2015 et 2018. Nous avons signalé 9 IFSI : Annonay, Marseille, Metz-Thionville, Nantes, Nice, Paris AP-HP, Paris Tenon (10éme), Rodez, Lyon-Vilatier.

Aucun des signalements que nous avons effectué n'a conduit à l'ouverture d'une enquête. A savoir également qu'aucun Procureur n'a pris la peine de nous appeler pour nous inviter à déposer devant un officier de police. Ce que nous aurions fait avec plaisir. Néanmoins, des officiers de police ont appelé parfois les étudiants mentionnés dans la lettre pour valider la version que nous avons donné. Certains étudiants ont refusé de répondre à la police par peur. D'autres ont confirmé mais l'affaire a été tout de même classée.

Nous avons donc décidé de publier cette liste à travers une cartographie. Si vous cliquez sur la carte ci-dessous, une fenêtre s'ouvrira et vous pourrez zoomer sur les points de la carte et connaître les noms des IFSI.

La légende est la suivante :

- un point jaune : 1 plainte

- un point orange : 2 plaintes

- un point rouge : 3 plaintes

- un point rouge bordeaux : plus de 3 plaintes

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CarteDesAppels